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Bruxisme : Pourquoi grince-t-on des dents et comment y remédier ?

Photo du rédacteur: Alizée Le TallecAlizée Le Tallec



Le bruxisme, qui touche entre 8 et 15 % de la population, est un trouble fonctionnel caractérisé par un serrement ou un grincement involontaire des dents. Il peut survenir aussi bien le jour que la nuit et, bien qu’il soit souvent méconnu, il peut entraîner des douleurs musculaires, des problèmes dentaires et des troubles du sommeil. Son origine est multifactorielle, mêlant stress, dysfonctionnements neurologiques et troubles du sommeil. Comprendre ses causes et ses manifestations est essentiel pour mettre en place une prise en charge adaptée et éviter les complications à long terme.

Femme atteinte de bruxisme
Le bruxisme touche entre 8 et 15 % de la population

Qu’est-ce que le bruxisme ?


Le bruxisme est une activité involontaire des muscles de la mâchoire, pouvant se manifester sous deux formes :

  • Le bruxisme nocturne, qui survient pendant le sommeil, souvent accompagné de micro-éveils inconscients.

  • Le bruxisme diurne, qui se traduit par un serrement des dents en pleine conscience, généralement en réaction au stress ou à la concentration.

Bien que souvent asymptomatique au début, il peut avoir des conséquences importantes sur la santé dentaire et musculaire.


Les causes du bruxisme


Le bruxisme est un phénomène multifactoriel, influencé par plusieurs éléments :


Le stress et les facteurs psychologiques

L’un des déclencheurs majeurs du bruxisme est le stress. Une tension nerveuse importante peut provoquer des contractions musculaires involontaires, entraînant un serrement excessif des mâchoires. L’anxiété et les troubles émotionnels sont également des facteurs de risque.


Les facteurs neurologiques et médicamenteux

Des études suggèrent un lien entre le bruxisme et un dysfonctionnement des neurotransmetteurs, notamment la dopamine. Ce lien expliquerait pourquoi certaines pathologies neurologiques (comme la maladie de Parkinson) ou certains médicaments (notamment les antidépresseurs) peuvent favoriser le bruxisme.


La consommation de substances stimulantes

La caféine, l’alcool, le tabac et certaines drogues peuvent augmenter l’excitabilité musculaire et favoriser les épisodes de bruxisme. Ces substances perturbent également la qualité du sommeil, renforçant ainsi le phénomène.


Les troubles de l’occlusion et de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)

Bien que les anomalies dentaires aient longtemps été considérées comme une cause principale du bruxisme, leur rôle est aujourd’hui relativisé. Toutefois, un mauvais alignement des dents ou des troubles de l’ATM peuvent accentuer les tensions musculaires et aggraver les symptômes.


Les troubles du sommeil, notamment l’apnée du sommeil

Le bruxisme est souvent associé aux micro-éveils nocturnes, fréquents chez les personnes souffrant d’apnée obstructive du sommeil. Dans ce cas, il peut être un mécanisme de compensation visant à rouvrir les voies respiratoires.


Quels sont les symptômes du bruxisme ?


Le bruxisme peut provoquer divers symptômes, qui varient selon l’intensité et la fréquence des épisodes.


Douleurs et tensions musculaires

Les patients ressentent des douleurs dans différents muscles du visage, notamment :

  • Au niveau de la mâchoire, qui peut être sensible dès le réveil.

  • Dans les joues, en raison de la contraction excessive des muscles masticateurs.

  • Dans les tempes, avec des tensions pouvant provoquer des céphalées.

  • Près de l’oreille, ce qui peut être confondu avec des douleurs otologiques.


Problèmes dentaires

Le frottement répété des dents entraîne :

  • Une usure prématurée de l’émail, pouvant provoquer une hypersensibilité dentaire.

  • Des fractures ou fissures dentaires, en particulier chez les patients ayant des prothèses ou couronnes.


Impact sur la qualité du sommeil

Le bruxisme nocturne perturbe le sommeil et entraîne une fatigue persistante au réveil. Il peut également s’accompagner de micro-éveils fréquents, réduisant l’efficacité du repos nocturne.


Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)

Les tensions musculaires excessives peuvent entraîner des blocages, des craquements ou des douleurs lors de l’ouverture et de la fermeture de la bouche.


Quels sont les risques à long terme ?

Sans prise en charge, le bruxisme peut évoluer vers des complications plus sévères :

  • Dommages dentaires irréversibles : usure excessive, fractures, déchaussement des dents.

  • Douleurs chroniques : céphalées, tensions musculaires persistantes, douleurs cervicales.

  • Troubles articulaires : syndrome de dysfonction de l’ATM, limitant la mobilité de la mâchoire.

  • Dégradation de la qualité de vie : troubles du sommeil, fatigue chronique et impact psychologique négatif.


Comment diagnostiquer et traiter le bruxisme ?


1. Diagnostic du bruxisme


Un dentiste ou un médecin du sommeil peut identifier le bruxisme à partir de plusieurs éléments :

  • Un examen clinique évaluant l’usure dentaire et la tension musculaire.

  • Une polysomnographie dans certains cas permettant de mesurer l’intensité des épisodes nocturnes.

  • Une analyse des facteurs déclenchants : stress, troubles du sommeil, prise de médicaments.


2. Traitements et prise en charge


Port d’une gouttière occlusale

Le port d’une gouttière, conçue sur mesure par un dentiste, permet de protéger les dents contre l’usure et de limiter la contraction musculaire excessive.


Gestion du stress et des tensions musculaires

  • Les techniques de relaxation comme la sophrologie, la méditation et le yoga peuvent réduire la fréquence du bruxisme.

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est efficace pour les patients dont le bruxisme est principalement lié au stress.

  • Une rééducation oro-faciale avec un kinésithérapeute spécialisé aide à relâcher les muscles de la mâchoire.


Modification des habitudes de vie

  • Limiter la consommation de stimulants comme la caféine et l’alcool.

  • Améliorer l’hygiène du sommeil en respectant des horaires réguliers et en évitant les écrans avant le coucher.


Traitements médicamenteux et injections de toxine botulique

  • Dans les cas sévères, des myorelaxants peuvent être prescrits pour réduire la tension musculaire.

  • Les injections de toxine botulique (Botox) dans les muscles masséters permettent de diminuer la contraction excessive, avec un effet temporaire de plusieurs mois.


Bruxisme et troubles du sommeil : une approche globale


Lorsqu’un syndrome d’apnées du sommeil est associé au bruxisme, il est essentiel de traiter la cause sous-jacente. L’utilisation d’un appareil à pression positive continue (PPC) ou d’une orthèse d’avancée mandibulaire peut améliorer la respiration nocturne et réduire les épisodes de bruxisme.

Une prise en charge pluridisciplinaire, impliquant un dentiste, un médecin du sommeil et un spécialiste de l’ATM, permet d’optimiser les résultats et de prévenir les complications.


Conclusion


Le bruxisme est un trouble courant, souvent négligé, qui peut avoir des conséquences importantes sur la santé dentaire, musculaire et générale. Une identification précoce et une prise en charge adaptée permettent d’en limiter les effets et d’améliorer la qualité de vie des patients.

Si vous présentez des douleurs, une fatigue au réveil ou des signes d’usure dentaire, une consultation auprès d’un professionnel de santé est recommandée afin d’établir un diagnostic précis et de mettre en place un traitement adapté.


Article rédigé par Alizee Le-Tallec


Références:




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